« Fabienne Gaston-Dreyfus 2022-2004 » est la première monographie d’importance consacrée au travail de l’artiste. Elle témoigne de plus de vingt années de création et de cheminements. Mais avant tout, elle rend compte d’une constance et d’un engagement sans faille pour la peinture.
Tout à la fois nourrie d’histoire de l’art et empreinte de liberté, Fabienne Gaston-Dreyfus est une coloriste.
Depuis les années 2000, elle s’est engagée dans la peinture avec des « bâtons de dynamites » comme ses illustres aînés du fauvisme au début du XXe siècle. Elle manie les couleurs pures par juxtapositions, par recouvrements, par blocs, sans que le regardeur n’éprouve jamais d’écœurement mais toujours plus de jubilation. Si les supports varient, Fabienne Gaston-Dreyfus privilégie les grands formats amplifiant la sensation physique et l’effet haptique de ses œuvres.
La couleur est primordiale, la forme est fondamentale. Le vocabulaire géométrique classique est mis à mal : les carrés ne le sont pas complètement, les courbes ne sont pas régulières mais tout s’imbrique et s’ajuste au cœur d’un solide équilibre. Et l’on pense à Philip Guston, immense peintre américain que Fabienne Gaston-Dreyfus admire.
Elle a conçu cette monographie selon une chronologie inversée pour remonter le fil de sa mémoire, rebattre les cartes d’une linéarité trop attendue et ainsi réactualiser une certaine « enfance de l’art » comme le souligne Camille Viéville dans son texte. Son point de vue, ainsi que ceux de l’artiste Damien Cabanes et de l’écrivaine Claire Dumay forment autant de clefs de lecture de l’ouvre de cette artiste discrète et déterminée.
Préface
Émilie Ovaere-Corthay
Directrice de la galerie Jean Fournier
Avec le soutien aux galeries / publications du Centre national des arts plastiques; De la Galerie Jean Fournier, de la Galerie Louis Gendre, du POCTB (Le pays où le ciel est toujours bleu); Et la participation de la Fondation du Judaïsme Français.