La carrière d’Ibels, pluridisciplinaire, déconcerte par sa richesse et sa variété. Membre fondateur du groupe des Nabis, il a manié la plume et le pinceau comme Paul Sérusier et Maurice Denis, ses condisciples de l’académie Julian. Il s’est fait connaître pour ses talents de dessinateur, de lithographe et d’affichiste, à l’instar de son ami Henri de Toulouse-Lautrec.
Toute sa vie, il s’illustre par voie de presse, d’où son surnom de « nabi journaliste ». Adepte d’arts appliqués, friand d’union entre les arts, il est devenu un collaborateur du metteur en scène et directeur de théâtre André Antoine, et s’est également distingué comme professeur d’histoire de l’art et d’histoire du costume, devenant même chef d’un atelier de costumes. Mais c’est surtout son indéfectible engagement dans le combat social qu’a retenu la postérité, particulièrement son action dans la lutte dreyfusarde, puis sa vie politique de radical-socialiste, proche d’Aristide Briand, proclamant : « Mon arme : le crayon ».
Le catalogue de l’exposition, qui fera office de première monographie sur l’artiste, a vocation à devenir un ouvrage de référence. À ce titre, il fait appel aux meilleurs spécialistes, qui traitent chacun selon leur domaine d’expertise – l’estampe, les illustrations de presse, l’art militant, le costume notamment.