La vie des monuments publics est beaucoup moins paisible que ce que l’on pourrait croire ! Les statues érigées en hommage à Honoré de Balzac en donnent d’éloquents exemples, à commencer par la toute première, œuvre du sculpteur Paul Fournier, qui fut inaugurée à Tours en 1889, et qui a été détruite pendant la Seconde Guerre mondiale.
À Paris, la Société des Gens de Lettres souhaitait elle aussi rendre hommage à Balzac, qui avait été l’un de ses premiers présidents. En 1888, elle passa commande à un premier sculpteur, Henri Chapu, qui mourut sans avoir pu dépasser le stade des esquisses et de la maquette. L’artiste suivant n’était autre qu’Auguste Rodin, qui à cette occasion créa l’un de ses plus grands chefs-d’œuvre, après sept années d’une gestation douloureuse. Son Balzac suscita en 1898 une polémique très importante pour l’histoire de l’art en général et pour celle des monuments publics en particulier, autour de questions comme la liberté de l’artiste ou encore la ressemblance entre le monument et le personnage qu’il doit honorer. L’œuvre fut finalement refusée par son commanditaire, et c’est un troisième artiste, Alexandre Falguière, qui réalisa la statue inaugurée à Paris en 1902.
À Tours, la disparition du monument de Paul Fournier, en 1942, donna au sculpteur Marcel Gaumont l’occasion d’imaginer un ambitieux projet d’œuvre de remplacement, qui n’aboutit pas. Aujourd’hui, la Ville de Tours souhaite de nouveau rendre hommage à Balzac par la création d’une œuvre d’art contemporain.
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