Pionnier du mouvement de la Figuration Narrative, Erró est à la fois pop et baroque, il désire jouer avec les images, les détourner de leur quotidienneté banale pour les insérer dans un contexte méticuleusement préparé.
Tout commence à la fin des années 50 avec des ciseaux et de la colle… Publicités, journaux, affiches, propagandes politiques, bandes dessinées, il récupère tout ce qu’il voit, tout ce qu’il lit. Il découpe, il assemble et compose un collage comme une esquisse du tableau à venir.
Ce qui l’intéresse avant tout c’est notre culture visuelle et politique. De Mao Zedong à la guerre du Golfe, il raconte ce que tout le monde connaît et peut reconnaître… les figures de despote, le monde et ses conflits, la guerre des images.
En 1963, il arrive à New York et initie la série des Scapes, un flux ininterrompu d’images qui saturent la surface du tableau. Ainsi une narration infiniment complexe se met en place et laisse au spectateur sa liberté d’interprétation. « La peinture est un moyen de tenter de découvrir la signification d’un monde confus » nous dit Erró.
À bientôt 90 ans, Erró investit la Galerie Strouk en reprenant ses sujets de prédilections : les supers héros de la pop culture américaine, les mangas japonais et toujours ses hommages à Fernand Léger et Pablo Picasso.