C’était l’été / On ne doit pas aller dans toutes les chambres / Le chemin de la pelouse brumeuse / La nuit du 25 au 30 janvier / Peut-être la lumière était-elle trop vive ?
Le mystère habite la peinture de Sabine Monirys. A travers ses titres énigmatiques, bien sûr. A travers les gestes, les postures, les expressions de ses personnages, aussi. La robe blanche de cette femme, en mouvement et sans peur, entraine notre regard dans une agréable dynamique. Vers où, vers quoi ? Et qui est-elle ?
La main sur le visage de cette femme à l’imperméable noir est source d’une angoissante sensation. Se ferme-t-elle ? Se protège-t-elle ? De quoi ?
Le tragique côtoie une tendre ironie. Parfois, une insoutenable lourdeur l’emporte. La violence du monde s’invite de façon radicale dans certaines toiles, inspirées de photos de presse.
Mystère et fureur, c’est le titre d’un recueil du poète René Char, trouvé dans la bibliothèque de l’artiste, passionnée de littérature. Mystère et fureur, c’est là que se tient le puissant contraste qui fait l’intensité de l’œuvre de Sabine Monirys.
L’ouvrage est dédié à son travail des années 1970, tout en ouvrant sur la décennie suivante. A cette période, Sabine Monirys interagit avec de nombreux artistes et intellectuels, bénéficie de ses premières expositions personnelles en galeries, et participe à une variété d’expositions collectives. Elle est défendue par plusieurs critiques d’art de renom (voir la biographie). Et les musées acquièrent d’importants tableaux. De 1970 à 1982, elle est la seule femme, sur trente-six artistes, à représenter la France à la Biennale de Venise.
Le livre donne accès à la naissance d’une œuvre singulière ainsi qu’à la confirmation d’une artiste attachante. En complément d’une sélection d’œuvres, il inclut un cahier de polaroids réalisés dans l’atelier de l’artiste : l’artiste pose devant l’objectif, pour nous parler d’elle, et pour mieux disparaître.