S’inscrire dans le temps, avec la plus grande précision possible, a été parmi les avant-gardes artistiques une pratique courante, liée à l’idée de table-rase et à la volonté qui l’accompagne, de faire date – avec une déclaration, un manifeste, une exposition. Ainsi le poète André Breton fit-il paraître, aux éditions du Sagittaire, le 15 octobre 1924, le Manifeste qui a signé la naissance du Surréalisme et dont nous fêtons le centenaire.
Pour commémorer cet événement le Centre Pompidou, l’association André Breton et le Comité Professionnel des Galeries d’Art s’associent dans le cadre du projet « Paris Surréaliste » dont fait partie l’exposition Surréel. Trois petites histoires surréalistes en collaboration avec la galerie Kaléidoscope, la galerie Alain Le Gaillard et la collection Jacques et Thessa Herold.
L’exposition présentée du 5 septembre au 30 novembre au 2 rue des Beaux-arts, 23 rue de Seine et 19 rue Mazarine, adresses qui au temps des surréalistes offraient un excellent observatoire tant pour les débuts du mouvement dans l’entre-deux-guerres que pour ses prolongements ou remises en question au-delà de la Seconde Guerre mondiale. Elle propose un voyage dans le temps, de l’art moderne jusqu’à l’art contemporain, pour montrer des œuvres inspirées de situations et de formes surréalistes, provenant aussi d’en dehors du mouvement même. Elle suit les trajectoires des principaux protagonistes du surréalisme et leurs croisements éventuels, repérant les traces qu’ils y ont laissées ainsi que les mondes vers lesquels leurs œuvres ont conduit. Elle s’interroge aussi sur l’importance qu’ont eu pour ces artistes la ville et les lieux, ainsi que les déambulations qui s’y déploient comme les rencontres dont ils sont parfois le théâtre.